Ce type de thé post-fermenté est originaire du Yunnan, une province chinoise. Conservé dans ses formes si particulières de galettes ou de briques, il se bonifie au fil du temps. La fabrication du Pu erh est, elle aussi, unique en son genre. Elle peut durer plusieurs années. Selon les procédés employés, on obtient des thés Pu Erh crus ou cuits. Ils varient au niveau du goût et de l'aspect.
Les étapes de l'élaboration du thé Pu Erh
Avant de pouvoir être dégusté, le Pu Erh subit une longue transformation. Cela commence par la cueillette des feuilles de théiers sauvages. Après récolte, elles sont étalées, pendant quelques heures, au soleil ou dans un endroit sec.
Ensuite, le thé est passé rapidement à haute température. Ce procédé, apparenté à la torréfaction du café, a pour but de diminuer l'humidité et de stopper toute oxydation. Une fois refroidies, les feuilles sont roulées et pétries. Cette étape de la fabrication du Pu Erh permet de libérer les arômes. Après un nouveau séchage, les feuilles sont complètement déshydratées.
À ce moment, le produit obtenu, le Mao Cha, est consommable. Cependant, des traitements supplémentaires sont nécessaires pour avoir un Pu Erh cru ou cuit.
La voie ancestrale pour obtenir un thé cru
Traditionnellement, on compresse le Mao Cha sous différentes formes. Les plus courantes sont la galette et la brique. On y parvient en assouplissant les feuilles de thés grâce à de la vapeur, puis on les pressant dans un moule.
L'origine de cette méthode vient du temps où le Pu Erh était exporté de Chine par les routes. Cela facilitait le stockage et le transport, contrairement au vrac. À cette époque, le thé subit les intempéries tout au long du voyage et fermente. Aujourd'hui, on reproduit ce vieillissement en plaçant le produit en cave humide pendant plusieurs années, puis en cave sèche.
Le processus moderne pour créer un thé cuit
Pour la fabrication du Pu Erh cuit, la fermentation a lieu avant le moulage. Elle est accélérée par les producteurs. Ils disposent le thé au sol, l'aspergent d'eau, puis le recouvrent d'une bâche pendant 45 jours minimum. Les micro-organismes transforment le Pu Erh et on obtient le thé post-fermenté.
Il peut être vendu en vrac ou moulé. Il peut se consommer immédiatement ou bien être conservé quelques années pour mûrir.
Les différences entre le Pu Erh cru et cuit
Selon les techniques de fabrication du Pu Erh, on obtient donc un thé dit cru (Sheng Cha) ou cuit (Shu Cha). Mais au-delà de cet aspect, on peut les distinguer par leur couleur et leur goût.
Les particularités du Sheng Sha
Le Pu Erh cru est composé de feuilles de couleur semblable au thé vert. Elles peuvent brunir si le thé est conservé longtemps. Il offre une infusion allant du jaune pâle à l'orange, en fonction de la maturation et de l'oxydation. S'il est bu jeune, ce thé est léger, frais et épicé. Si on le laisse vieillir, les notes sont plus fruitées, avec une touche plus sucrée.
Les caractéristiques du Shu Cha
Le Pu Erh cuit fait partie de la famille des thés sombres. Sa robe peut aller du noir au brun, avec un reflet rouge. La forte fermentation de cette boisson lui donne un goût singulier. Le liquide épais offre des arômes rappelant les sous-bois. En bouche, il est rond et sans amertume.
Certains de ces thés, affinés depuis longtemps, sont de grande qualité. Ils peuvent se vendre très cher, au même titre qu'une excellente bouteille de vin.
En fonction des conditions de fabrication du Pu Erh, on obtient donc 2 thés bien distincts. En plus de son caractère original, ce thé chinois possède des vertus médicinales. Il aide, entre autres, à perdre du poids et à contrôler le cholestérol.